L’année 2018 s’annonce riche en commémorations importantes pour les Arméniens et les préparatifs sont déjà en cours en Arménie et dans certaines communautés de la diaspora pour célébrer dignement ces anniversaires marquants.
La première commémoration de l’année, en février, sera celle du 30ème anniversaire du Mouvement pour la libération de l’Artsakh (Mouvement Karabagh), ce moment singulier de notre histoire récente qui nous donna la force et la détermination de libérer une partie des terres arméniennes, l’actuelle République d’Artsakh.
En février nous nous souviendrons également des pogroms de Sumgaït, la réponse de l’Azerbaïdjan à la revendication pacifique des Artsakhiotes pour le rattachement de leur territoire à l’Arménie.
Ces pogroms orchestrés par le gouvernement azéri ont été suivis par d’autres pogroms et massacres à Kirovabad, Bakou et ailleurs en Azerbaïdjan ainsi que dans la région de Shahumian de l’Artsakh.
Ces actes de barbarie qui se sont reproduits plus récemment durant la guerre de 4 jours en avril 2016 sont la preuve, s’il en faut, que la menace d’extermination du peuple d’Artsakh par le pouvoir azéri est plus que jamais d’actualité.
Il est à espérer que ces deux anniversaires seront l’occasion de raviver dans notre conscience collective l’esprit de solidarité qui a caractérisé les débuts du Mouvement Karabagh en 1988 afin que la victoire militaire puisse se transformer en victoires politique, juridique et sociale.
Pour atteindre cet objectif, il est primordial de renforcer de manière soutenue la sécurité des habitants de l’Artsakh et de favoriser davantage son repeuplement.
En mai nous célébrons le centenaire de la bataille de Sardarapat d’une part et celui de la proclamation de la première République d’Arménie d’autre part.
Après le génocide qui a fauché les deux tiers de la population arménienne de l’Empire ottoman, les troupes arméniennes, composées en grande partie de rescapés des massacres, sont parvenues à stopper la progression des armées ottomanes à Sardarapat ainsi qu’à Bash Aparan, et à empêcher la destruction totale de la nation arménienne.
Quelques jours plus tard, le 28 mai 1918, la République démocratique d’Arménie a été proclamée sur une petite partie du territoire de l’Arménie russe.
Cette république, qui a duré à peine deux ans, a été la première expression de la souveraineté arménienne depuis 1375, et l’actuelle République d’Arménie, succédant à la République Soviétique d’Arménie en 1991, en est l’héritière.
A l’occasion de ces centenaires, il serait judicieux d’étudier les circonstances historiques complexes de ces évènements de manière objective et d’en tirer des leçons.
Il y a cent ans, notre peuple a failli disparaître avec la perte de la souveraineté arménienne sur ses terres ancestrales. Par conséquent, il est plus que nécessaire aujourd’hui de nous sentir responsables de la pérennité de l’Etat arménien.
En octobre, nous fêterons le 2800ème anniversaire de la fondation d’Erebuni-Erevan. Les festivités précéderont la tenue du XVIIème Sommet de la Francophonie à Erevan. Peu de capitales dans le monde peuvent se vanter d’une telle longévité et aujourd’hui, la capitale arménienne a tous les atouts en main pour répondre aux attentes des touristes les plus exigeants.
Cet anniversaire ne doit toutefois pas détourner les regards des autorités arméniennes des autres villes d’Arménie qui sont en attente d’investissements publics et privés notamment dans les infrastructures.